Beaucoup de fantasmes et d’idées fausses circulent sur la 23e division SS, La division Handschar. Composée, à l’origine, de soldats musulmans recrutés dans l’ex-Yougoslavie, cette division est créé pour combattre les partisans yougoslaves qui mettent en danger le flan sud de la Wehrmacht. Ses hommes ont fait régner la terreur pendant les quelques mois de présence.
La division Handschar, une division particulière
En 1943, les partisans de Tito luttent avec succès contre l’occupant allemand et les fascistes croates, les oustachis. En accord avec le mufti de Jérusalem Amin al-Husseini, Heinrich Himmler décide alors de créer la 13e division de la Waffen-SS, dite Handschar (« Poignard »). Ainsi les 20 000 hommes qui la composent sont majoritairement des musulmans de Bosnie-Herzégovine, encadrés par des officiers allemands. Entre mars 1943 et mai 1945, ils s’entraînent en France et en Allemagne avant de combattre les résistants en Bosnie, où ils commettent les pires exactions, en particulier contre la population serbe et contre les rares juifs rescapés des massacres oustachis.
Une étude sur un sujet rarement traité
Pour la première fois, un historien spécialiste des Balkans en reconstitue l’histoire en croisant les archives allemandes et yougoslaves. Ainsi Xavier Bougarel va au-delà des clichés. Il s’intéresse aux circonstances de la création de cette division SS atypique. Il a étudié les profils et les motivations de ses combattants, leur vie religieuse et les raisons de sa dislocation finale. Ce faisant, il propose une nouvelle lecture de la Seconde Guerre mondiale dans les Balkans. La région est marquée par l’importance des enjeux matériels immédiats et la multiplicité des stratégies individuelles de survie. La période se complique par les changements incessants d’alliances et d’allégeances.