Il existe des dates qui reviennent dans nos chronologies militaires et qui marquent les époques comme les personnages. Pour toujours, le 2 décembre sera une date associée à Napoléon.
2 décembre 1804 : le sacre de Napoléon

Le Premier Consul Bonaparte gouverne la France depuis le coup d’État du 18 Brumaire en 1799. En 1802, il devient Consul à vie par plébiscite, puis, le 18 mai 1804, le Sénat français le proclame empereur des Français par un sénatus-consulte. Le pouvoir de Napoléon devient héréditaire.
Le nouvel empereur veut légitimer sa fonction par un sacre, dans la cathédrale Notre-Dame, en présence du pape. Malgré ses réticences initiales, Pie VII accepte de venir, dans l’espoir d’obtenir l’abrogation des Articles organiques qui régulent les relations entre l’Église et l’État en France. Napoléon est réellement sacré, c’est-à-dire qu’il est oint du Saint-Chrême (mais pas celui de la Sainte Ampoule, brisée en 1793), à l’instar des monarques français depuis Clovis. D’autres symboles visent aussi à montrer la continuité avec les précédentes dynasties qui ont régné sur la France : les abeilles des Mérovingiens, l’Aigle de Charlemagne ou la main de justice des Capétiens. Lors de la cérémonie, Napoléon se couronne lui-même, symbolisant ainsi son autorité autonome et sa volonté de ne dépendre de personne. Il avait peut-être aussi en tête le coup d’autorité du pape Léon III lors du couronnement de Charlemagne.
Jacques-Louis David immortalisera la scène dans le tableau « Le Sacre de Napoléon », qui présente une version officielle, et pas tout à fait conforme à la réalité.
2 décembre 1805 : victoire d’Austerlitz

En août 1805, Napoléon renonce à envahir l’Angleterre pour faire face à la Troisième Coalition. Il redéploie aussitôt les troupes regroupées dans le camp de Boulogne en Europe centrale. Après la prise d’Ulm et l’entrée dans Vienne, Napoléon poursuit l’armée russe. Cette dernière se dérobe pour éviter le combat décisif que l’empereur des Français recherche.
Les armées russe et autrichienne se retrouvent à Olmütz le 19 novembre. Arrivé près d’Austerlitz deux jours plus tard, Napoléon, en infériorité numérique (70 000 hommes contre 90 000) décide d’engager le combat début décembre alors que les empereurs d’Autriche et de Russie sont à la tête de leurs troupes. Il simule un retrait partiel du plateau de Pratzen, où se situe le village d’Austerlitz, incitant ses adversaires à attaquer. Profitant d’un brouillard masquant ses réserves, Napoléon surprend l’ennemi sur son flanc et le met en déroute. Les pertes austro-russes s’élèvent à près de 7 000 contre 1 288 dans le camp français. Les Grognards enlèvent 50 drapeaux et 180 canons. Les premiers ornent la voûte de l’église Saint-Louis des Invalides. Le bronze des seconds est fondu pour construire la colonne Vendôme.
Coëtquidan reconstitue chaque année cette victoire retentissante lors du 2S. De jeunes officiers de la nouvelle école spéciale impériale militaire tombent pour la première fois sur le champ de bataille.
Source La chronique culturelle








