Par Eric Tréguier
Comment les légionnaires romains reconnaissaient-ils amis et ennemis lors de combats au corps à corps durant les guerres civiles ?
Une préoccupation capitale durant les guerres civiles
Bonne question, posée très tôt, et qui déclenchait les lamentations des auteurs contemporains. Lors des guerres civiles, les troupes romaines n’avaient aucun moyen immédiat de se distinguer les unes des autres. Et il y a eu beaucoup de morts du fait d’attaques amies… Mais il ne faut pas imaginer un chaos total. La cohésion des unités était grande. Ainsi que la capacité des hommes à reconnaître leur unité et celles des troupes qui les entouraient.
Des moyens de se distinguer durant les guerres civiles
Chaque combattant romain était en effet identifiable individuellement grâce à l’épisème (motif qui entoure l’umbo, le renfort métallique central du scutum, le bouclier), et celui de son unité était généralement connu de tous les combattants de son armée. La question était sans doute plus compliquée pour les auxiliaires, parfois équipés d’armes récupérées à l’ennemi ou habillés selon les coutumes locales. Et cela devait être encore pire avec les cavaliers (César pendant la guerre civile emploie beaucoup de cavaliers germains et gaulois, dont sa garde rapprochée). Ces cavaliers étaient sans doute facilement identifiables par les Romains, quand ils n’intervenaient que d’un côté. Mais la question demeure : comment ces cavaliers parvenaient-ils à distinguer les deux camps romains ?
Le problème de la langue
Pas par la langue en tout cas : la plupart ne parlaient pas latin ! Notez que le problème se manifeste dans toutes les guerres civiles, et même au-delà : à Wagram en 1809, les Saxons de Bernadotte, en blanc, se font trouer par leurs alliés Français, qui les prennent pour des Autrichiens. — E. T.