L’obus – projectile creux rempli d’explosif – existe depuis le XIVe siècle au moins. Des traces persistent dans des traités chinois de l’époque Ming. Lles Vénitiens, dès 1376, l’utilisent.
Le tournant du XIXe siècle : l’obus
Ce n’est toutefois qu’au cours du XIXe siècle que l’obus s’impose face au boulet. Il n’est vraiment supplanté qu’à la fin des guerres napoléoniennes dans les combats terrestres. Il remplace boulet jusqu’à la généralisation du blindage des navires dans le domaine naval, soit après 1850. Ce primat tardif s’explique non par méconnaissance de ses qualités de destruction, supérieures à celles du boulet et plus variées – destruction de zone, et de cibles en dur – mais bien par les limites de la technique : avant la révolution industrielle, les procédés de fabrication ne permettent pas de doter les obus de moyens efficaces de contrôler le déclenchement de leur explosion.
Celle-ci dépend d’une amorce difficile à régler, et il n’existe pas de fusées (au sens « dispositif de mise à feu réglable ») capable de faire exploser un obus à l’impact, ou à une distance (ou une hauteur) prédéterminées.La découverte en 1800 du di-fulminate de mercure, qui explose par effet de choc, résout ce problème. Ainsi a stabilisation relative permet de l’employer sur le champ de bataille. Puis les progrès de l’usinage font le reste, assurant le triomphe de l’obus. Benoist Bihan