La différence varie selon les époques, en fait. Au XVe siècle, un « obusier » (du tchèque Houfnice : « utilisable contre une troupe ») est simplement un canon à courte portée
La différence varie selon les époques, en fait. Au XVe siècle, un « obusier » (du tchèque Houfnice : « utilisable contre une troupe ») est simplement un canon à courte portée.
Au milieu du XVIIe siècle, l’arme évolue aux Pays-Bas en un hybride entre canon, arme de champ de bataille qui tire un boulet plein selon une trajectoire rectiligne, et un mortier, pièce de siège ultracourte destinée à expédier par dessus les fortifications une charge explosive mise à feu à la main.
Le gros intérêt de l’obusier type Gribeauval d’époque napoléonienne est sa polyvalence : court, donc maniable et léger mais meurtrier, il peut tirer en cloche par dessus les lignes amies. En revanche, le canon court laissant moins de temps pour accélérer le projectile, la portée est inférieure et la précision aléatoire.
L’invention par Henri Paixhans en 1822 du « canon-obusier » capable de tirer un obus en tir tendu tend ensuite à confondre les rôles, jusqu’à les confondre. En 1914, un canon comme le fameux « 75 » est une pièce à fut long tirant un obus munition à grande vitesse initiale, en tir tendu pour améliorer la précision et donc avec un angle inférieur à 35 °.
L’obusier lui une pièce tirant des obus à faible vitesse initiale (et donc à plus courte portée) sur une trajectoire courbe, typiquement avec un angle de tir supérieur à 45 °.
Mais ces nuances sont vites devenues arbitraires : les canons de DCA, souvent adaptés de canons de char tirant des munitions à très haute vélocité, tirent ainsi à la verticale et les obusiers sont capables de tirer à l’horizontale… ou à très longue portée !
Résumé ? L’obusier est utilisé principalement en tir indirect hors de la vue de l’artilleur, le canon en tir direct, en vue de la cible.