Les éditions du Lombard viennent de publier le premier volume de Jian, une série prometteuse qui renouvelle l’écriture de l’antiquité dans le monde de la bande dessinée historique.
Jian et Attius, des personnages inattendus
Lorsqu’ils ont passé la porte de l’auberge au fond des Pyrénées, personne n’aurait parié un sesterce sur cet ancien légionnaire borgne et couturé de cicatrices accompagné de son enfant si fluet. Mais après une passe d’armes spectaculaire, les locaux se rendent à l’évidence. Si quelqu’un peut sauver les enfants de la région du démoniaque Drac, c’est ce duo mal assorti de mercenaires que forment Attius, le père et Jian, le fils.

L’empire romain à l’agonie
Ce premier tome se déroule en 480. C’est le moment où l’Empire romain d’Occident cesse d’exister en tant que force militaire et symbolique la plus puissante du continent. Militairement défait par les peuples qui l’entourent, les romains ont embrassé officiellement la religion chrétienne. Dans ce chaos, les auteurs de Jian ont imaginé que le peuple croyait encore et pour longtemps aux monstres et créatures fantastiques. Le Drac en est une. Il capture les enfants pour les noyer dans une rivière.

Des influences variées
Le scénario brillant mixe plusieurs influences. Les comics américains, les jeux vidéo et le cinéma américain, du western à Tarantino. On peut aussi y voir des influences d’un autre cinéma : celui de Hong Kong. Les sabreurs magnifiques, toujours un peu paumés mais au grand cœur, y sont légion. Ces guerrier solitaires et errants vivent en dehors de la société. Enfin les amateurs du genre reconnaitront le manga Lone Wolf and cub qui raconte le périple d’un ronin qui voyage dans tout le Japon en compagnie de son fils. Comme Jian, ce dernier est une machine à tuer qui participe aux combats bien sanglants dans lesquels sont père est embarqué. Jian est un escrimeur exceptionnel dont l’épée semble avoir une vie propre. Est-ce Jina qui maitrise l’épée ou est ce l’épée qui qui joue de son propriétaire ?
Les lecteurs auront peut être la réponse dans les albums à venir. A ce scénario riche et inventif, le dessin puissant de la dessinatrice italienne Ludovica Ceregatti donne un coup de fouet à un genre bien codifié, trop codifié.

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