De 1940 à 1944, une bande de malfrats, dirigée par Henri Lafont et Pierre Bonny – un petit escroc allié à un flic ripou – s’est mise au service de l’occupant allemand en semant la terreur et le chaos dans la capitale française. Protégée par les nazis, cette organisation criminelle est entrée dans l’histoire sous le nom de la Gestapo française de la rue Lauriston, surnommée la Carlingue.
La plus puissante de Gestapo parisiennes
De loin la plus puissante, la plus crainte et la plus haïe des Gestapos françaises, elle était également la mieux organisée. Vol, pillage, assassinats, trafics, escroqueries en tous genres, rien n’échappe à la rapacité de ces bandits qui peuvent voler, tuer ou torturer à visage découvert, sans crainte d’être inquiétés par une police impuissante. Supplétifs des forces d’occupation, les hommes de la Carlingue participent également aux actions de contre-parachutage ainsi qu’à l’infiltration de réseaux de résistance, dont celui de « Défense de la France », de Geneviève de Gaulle, qui paiera un lourd tribut. Mais loin de se limiter à Paris, Henri Lafont lève une petite milice qui, au printemps 1944, ravage la Dordogne et la Corrèze, sous prétexte d’aider les Allemands à lutter contre les « terroristes » du maquis.
Une légende et un fantasme
Objet de fantasmes et de rumeurs les plus folles, l’histoire de la Carlingue reste nimbée de mystère. Sur la base de témoignages et de nombreuses archives, dont la plupart sont inédites, David Alliot retrace les agissements de cette bande meurtrière, tristement passée à la postérité dans les annales du crime.
Un livre novateur
Spécialiste de l’Occupation et des personnages sulfureux, David Alliot livre un essai passionnant sur un des groupes les plus méconnus mais le plus terrifiant de l’Occupation. Ses recherches dans les archives de la police et des cours de justice, lui ont permis d’exhumé des personnages et évènements totalement fascinants et pour beaucoup inédits. On t croise Tino Rossi, Jean Luchaire, Maurice Chevalier, Joanovici et beaucoup de figure de la pègre. La Carlingue, la Gestapo française de la rue Lauriston est publié par les éditions Tallandier.
Entretien avec David Alliot
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