Le 4 juin 1942, principale journée de la bataille de Midway, l’amiral Yamamoto maintient le Yamato en arrière. Il est à bonne distance des porte-avions japonais.
Le commandant en chef de la flotte a choisi, plutôt maladroitement, de diviser ses forces. Par Pierre Grumberg
Midway, une artillerie sans grand intérêt
Que pourrait apporter son artillerie et celle de son escorte à l’escadre aéronavale de l’amiral Nagumo ? Essentiellement, des tubes supplémentaires pour une DCA japonaise notoirement inefficace. Toute la bataille se joue par avions interposés et les gros canons n’ont aucun rôle. Les Américains ont décidé de ne pas s’encombrer de leurs propres cuirassés, trop lents. Ils sont décidés à éviter à tout prix un duel d’artillerie.
Une présence qui peut tout changer à Midway
Ce qui peut en revanche modifier la donne à Midway, c’est la présence de Yamamoto en personne (dans la réalité, l’amiral n’intervient pas dans l’action, afin de ne pas trahir la présence de son escadre à la radio). Va-t-il entériner les choix prudents de l’amiral Nagumo ou ceux, plus téméraires et agressifs, de l’amiral Yamaguchi, subordonné (et ennemi juré) du précédent ? Connaissant le tempérament de joueur du grand patron de la marine impériale, la deuxième option n’a rien d’invraisemblable. Avec de la chance, les Japonais peuvent alors mettre hors de combat deux porte-avions adverses (contre un coulé dans le scénario historique), tout en n’en perdant que trois (au lieu de quatre). Avec un tel score, Tokyo peut espérer reporter de quelques mois l’inévitable défaite finale.