Ca dépend du moment considéré et du secteur considéré. Globalement, l’aide ne représente que quelques points de PNB et elle ne devient significative qu’à partir de 1942 mais elle intervient dans les secteurs clés.
Economiquement, elle permet à l’URSS d’atténuer ses points faibles : aluminium, aciers de haute qualité, matériels de transports, additifs pour essence avions, produits chimiques, médicaments, produits alimentaires conditionnés (rations K, corned beef, lait concentré). Sans cette aide, notamment sans les rails et les locomotives (2152 plus 14380 wagons), l’URSS n’aurait pu continuer à sacrifier comme elle l’a fait son économie civile au-delà de l’hiver 1942-1943. Militairement, les livraisons américaines n’ont d’effet notable sur les champs de batailles qu’à partir de la bataille de Koursk (été 1943), à l’exception du secteur des munitions dont l’effet se fait déjà sentir à Stalingrad. Ses éléments clés sont les matériels de transport (camions 4×4, jeeps, citernes), les transmissions (416 000 téléphones et 28 700 radios), les radars (60 stations), les munitions, certaines pièces d’équipements (15 millions de paires de bottes). Les matériels livrés montés comme les tanks Sherman (5400 livrés) ou les chasseurs Airacobra (6700) ont en revanche assez peu pesé même si les soldats soviétiques les ont appréciés.
A noter l’excellente qualité générale des fournitures, bien supérieure à ce qu’était capable de donner l’industrie soviétique. Le maréchal Joukov a reconnu après-guerre l’immense importance de l’aide américaine. On ne voit pas comment les 6 armées blindées qui déchirent le front allemand à volonté à partir de février 1944 auraient pu opérer sans les 440 000 GMC, jeeps, camions radios, tracteurs (9000) qui les dotent, ni comment l’aviation d’assaut aurait pu mener ses missions d’appui si ses terrains avancés n’avaient reçu 58752 plaques de piste. On notera pour comparaison que les livraisons de camions US à l’Union soviétique ont été supérieures à toute la production allemande depuis 1939.