Les commémorations de la bataille des Ardennes sont l’occasion de découvrir ce champs de batailles unique en Europe. Jean-Philippe Renault, lecteur de Guerres et histoire, nous a envoyé une petite série de photos prises à cette occasion. Il anime blog Acier et tranchées. Guillaume Journot, Charles Genge et de Pierre-Charles Mouterde accompagnaient Jean-Philippe
S . La bataille des Ardennes
16 décembre 1944 : Hitler lance une offensive qu’il pense décisive contre les alliés à l’ouest. Espérant réussir à nouveau le coup de mai 1940, il revient sur le même terrain : la Belgique et les Ardennes mais l’histoire ne s’écrira pas de la même façon.
Après six mois d’avance inexorable depuis la Normandie et le sud de la France, les armées alliées marquent le pas.
Le front s’est considérablement étiré, les hommes sont fatigués, la météo met machines et hommes à rude épreuve. La longueur des lignes de ravitaillement ne permet plus une avance aussi rapide. A l’est, les Russes se font moins pressant. Ils profitent de l’hiver pour faire une pause et rassembler hommes et matériels nécessaires à l’assaut final vers Berlin. Les Allemands perdent la guerre depuis plusieurs mois pour la première fois, le territoire du Reich est réellement menacé. Les Russes sont aux portes de la Prusse orientale tandis que les troupes de 1st Us Army du général Hodges sont à Aix la Chapelle, capitale de Charlemagne et du Saint Empire romain germanique. Dès le mois de septembre, Hitler a évoqué l’idée d’une offensive de la dernière chance dans les Ardennes. Le 11 octobre, le maréchal Jodl soumet une première version du plan Wacht am Rhein.
Le but est clair et semble simple sur le papier. L’objectif est plus politique que militaire. Hitler pense, depuis le début de la guerre, que l’alliance entre Staline et les démocraties occidentales est contre nature et qu’un jour ou l’autre, le basculement vers un affrontement des blocs deviendra inévitable. Il s’agit de forcer les anglo-américains à signer une paix séparée avec lui puis à faire alliance contre l’ogre soviétique. Pour lui, l’armée britannique est le maillon faible. Elle combat depuis 1940, l’industrie américaine compense ses pertes en hommes et matériels, le peuple est fatigué et affamé.
Hitler est certain que vaincre Montgomery, c’est faire tomber Churchill et donc affaiblir l’alliance de telle façon que Roosevelt n’aura d’autres choix que de signer une paix séparée. Ce raisonnement repose sur du sable, il y a tellement de si dans la chaine logique que les chances de réussites sont quasi nulles. Mais le Führer sait bien qu’une guerre ou une bataille n’est pas perdue tant qu’elle n’est pas finie, qu’un miracle est toujours possible.
Les Allemands prêts à l’attaque
Le generalfeldmaschall Walter Model commande le groupe d’armée B. Elle conduira l’offensive. Le front divisé en quatre secteurs correspond à des objectifs précis. Au nord, à la frontière hollandaise la 15 armée, essentiellement composée d’infanterie, doit fixer l’armée anglaise. Puis vient la 6e Panzerarmee SS nouvellement constituée sous les ordres du général Sepp Dietrich. Son but principal : prendre le port Anvers, où les alliés commencent à débarquer hommes et matériels, et couper l’armée anglaise de l’US Army. Le dispositif se complète avec la 5e panzerarmee qui doit atteindre Namur, passer la Meuse et foncer sur Bruxelles et enfin, au sud, près de la frontière luxembourgeoise, la 7e armée, de l’infanterie, qui attaquera dans la région d’Arlon et protègera l’ensemble d’une contrattaque éventuelle. Une unité de parachutistes est prévue en renfort ainsi qu’une unité de commando, habillée d’uniformes américains, sous les ordres d’Otto Skorzeny, l’homme qui libéra Mussolini.
L’offensive démarre bien
Le 16 décembre, à 8h, après une intense préparation d’artillerie, les Allemands passent à l’offensive. 200 000 hommes, 500 chars et 1900 pièces d’artillerie surprennent 83 000 américains, 420 blindés et 384 pièces d’artillerie. A un contre trois, l’affaire s’annonce mal pour l’Oncle Sam. Mais après les durs combats de Normandie et de l’Est de la France, l’armée allemande manque de soldats aguerris. Beaucoup de jeunes recrues (parmi les prisonniers, les Américains ont découvert des enfants d’une dizaine d’années) mal formées, peu habituées au feu se retrouvent face à de solides unités alliées bien organisées. Plusieurs commandos de Skorzeny ne parlent pas un mot d’anglais.
Le ravitaillement, en essence surtout, laisse à désirer. L’appui aérien est quasiment inexistant faute de machines, d’essence et surtout de pilotes expérimentés. Les parachutages sont catastrophiques et aléatoires. La météo, mais elle est la même pour tous les belligérants est exécrable, et les conditions empireront au mois de janvier.
Au bout quelques jours, la défaite se profile
Durant les trois premiers jours, les Allemands ont l’illusion que la Blitzkrieg de mai 1940 se répète bien que la résistance américaine soit rude et accrocheuse. La colonne Peiper, du la 6e Panzerarmee SS s’empare de Stavelot et fait beaucoup de prisonniers. Les Panzer encerclent la ville de Bastogne, important nœud de communication et tiennent enfermé plusieurs milliers de GI. Mais à partir du 19 décembre, la campagne s’enlise. Les renforts américains arrivent en force. Les défenses, la surprise passée, sont réorganisées. L’essence manque de plus en plus, ralentissant l’avancée allemande. Certaines unités abandonnent leurs véhicules, à sec, et se replient.
Le 23 décembre, le temps s’éclaircit. L’aviation, à nouveau, participer à la bataille mais quand les Alliés font 5000 sorties par jour, les Allemands plafonnent à 1000. Bientôt, faute de carburant et de pilotes, ils ne dépasseront pas quelques centaines. La bataille est perdue. L’ordre de repli est effectif le 14 janvier.
Texte Stéphane Dubreil
Bastogne war museum
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DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
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avec un focus particulier sur la Bataille des Ardennes