Un mois de septembre favorable au Français
Au premier abord il peut sembler très favorable au début de septembre 39, au moment de la petite « offensive de la Sarre » (7-14 septembre). Grossièrement, une quarantaine de divisions françaises avec plusieurs milliers de blindés et de pièces d’artillerie, font face à environ la moitié d’unités allemandes, généralement de seconde ligne, assez mal équipées et sans Panzer, entre Trèves et la frontière suisse.
Un état major frileux en septembre 39
Mais l’état-major français craint et surestime fortement les capacités de la Wehrmacht, de la Luftwaffe en particulier, et ne se sent prêt ni matériellement, ni logistiquement, ni psychologiquement à s’aventurer dans une offensive majeure et nécessairement coûteuse. De plus, la mobilisation allemande est étonnement rapide et le Westwall (la « ligne Siegfried ») bien qu’incomplètement achevé se renforce très vite. Fin septembre 39, on compte déjà plus de 40 divisions sur pied à l’Ouest, dispositif en constante augmentation grâce aux succès rapides en Pologne.
Un problème de timing
A la rigueur, une offensive française vigoureuse aurait pu atteindre Wiesbaden et border le Rhin, mais cela aurait été se priver du bénéfice de la ligne Maginot et risquer un revers en rase campagne. Un tel effort, qui n’aurait pas sauvé la Pologne, s’intègre mal dans la stratégie attentiste des Franco-Britanniques qui ne prévoient aucune opération majeure avant 1941. C’est seulement à partir du printemps de cette année-là, en effet, que l’on espère atteindre le plein effet du réarmement, de la montée en puissance britannique et du blocus naval.