Les albums d’humour de qualité sont très rares parmi les sorties de bandes dessinées historiques. Les auteurs tombent bien souvent dans l’humour un peu gras et ne parviennent pas à trouver le ton juste pour satisfaire les amateurs d’histoire. Avec Vikings dans la brume Ohazar et Wilfrid Lupano ont marqué un grand coup avec la série Viking dans la brume dont le 3e tome vient de sortir.
Un dessinateur pour Guerres et histoire
C’est un peu, beaucoup même grâce à cette série que le dessinateur, Ohazar, a été repéré. Son talent et la drôlerie de son dessin s’accordent avec l’esprit de nos pages d’actualité. Comment rendre copte d’une nouvelle pour la quel aucune photo n’existe ? Peut être que cette brève recèle un potentiel comique ? Dans ces moment là, nous faisons appel à Ohazar.
Des vikings qui découvrent le monde

Conçue sous forme de strip de 4 à 6 cases, les auteurs de Vikings dans la brume frôlent la perfection. Scénario et dialogue jouent avec l’absurde, les anachronismes. Les Vikings sont de bons gars qui ne peuvent résister à leur nature de pillard. Mais ils composent sans cesse avec Odin, Thor, les devins, les runes divinatoires, les éléments, les enfants pacifistes, leurs femmes restées au village. D’ailleurs, ces dernières sont toujours très contentes de voir leurs barbares de maris reprendre la mer.
Lupano ramène sans cesse ces fiers guerriers dans la réalité et elle est dure pour le viking. En effet, comment bruler un village quand il pleut, comment montrer sa bravoure sans se trouver en première ligne, faut-il faire demi-tour si un guerrier a oublié son arme ? Autant de questions existentielles que Arnulf, Olaf et Reidolf doivent résoudre pour maintenir le moral des troupes. Le dessin de Ohazar ajoute à l’humour en jouant des stéréotypes et en réussissant à créer mouvement et profondeur sur un nombre restreint de cases. Le travail de couleur que beaucoup aurait négliger dans ce type d’album est remarquable et ajoute au charme de cette série. L’humour de Vikings dans la brume descend directement de Kaamelott, d’Achille Talon et, pour les plus anciens de Hagar Dünor.



Une série documentée
Ce qui pourrait n’être qu’une galéjade est à bien y regarder un ouvrage documenté qui raconte la fin du monde viking confronté à l’expansion du christianisme qui touche d’abord les femmes puis les guerriers qui le découvrent dans leurs rapines et au contact des ecclésiastiques missionnaires ou réduits en esclavage.
Ce nouveau volume n’emporte pas nos héros trop loin. Ils mènent un raid misérable, pillent des contrées misérables. Enfin, ils rentrent avec, pour butin, un troupeau de mouton moisi et un crucifix. Quand il rentrent, le village est brulé. Et les habitants ont tous disparu…